mardi 1 juin 2010

Vasil Qesari : EROS & THANATOS (Eρως & Θάνατος)

EROS 
(Eρως)

Sigmund Freud nomme "éros" la pulsion de vie qui, selon lui, habite chaque être humain. Il l'oppose à la pulsion de mort, ou pulsion de destruction ou "thanatos". Ces deux pulsions fondamentales ne peuvent être pensées séparément, elles œuvrent toujours ensemble, en une sorte d'amalgame, et sont indissociables.

Dans la mythologie grecque, Éros (en grec ancien Eρως / Erôs) est le dieu de l’Amour. Dans la 'Théogonie' d’Hésiode, Éros constitue, avec Chaos, Nyx, Gaïa et Érèbe une des cinq divinités primordiales1. Il est beau, immortel, 'dompte l'intelligence et la sagesse. Dans la théogonie des 'Rhapsodies', qui est la théologie orphique, Éros est à l'origine de la création. Il nait de l'œuf cosmique issu de l'union de l'Éther et du Chaos. À la fois mâle et femelle, il a de nombreuses têtes d'animaux. Il engendre Nyx (la Nuit) et le monstre Échidna. Il est nommé Phanès, mais aussi Protogonos, Èrikèpaios et Métis. Dans ‘Les Oiseaux’ d’Aristophane, Éros naît aussi de l'œuf, issu de la Nuit aux ailes noires. Il a deux ailes d'or et engendre, avec Chaos ailé et ténébreux, la race des Hommes, avant même celle des Immortels.

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D’après Platon : l'Éros ne réside pas seulement dans l'âme mais aussi dans la beauté, "dans les corps de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans tous les êtres". Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de l'androgyne (il y a trois sexes originels : le masculin, produit par le soleil, le féminin par la terre et l'androgyne, celui qui est composé des deux autres, par la lune). Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux. Pour Socrate, Éros est amour de quelque chose : c'est l'amour de la beauté. Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux, entre la condition de mortel et celle d’immortel. Il apporte"au ciel les prières et les sacrifices des hommes" et rapporte "aux hommes les ordres des dieux et la rémunération des sacrifices qu’ils leur ont offerts".

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Platon distingue deux types d'éros : l'éros vulgaire, fils de l’Aphrodite vulgaire, qui pousse "les hommes à la légèreté et au libertinage", et l'éros céleste, né de l’Aphrodite céleste, qui est la voie permettant le passage du sensible au suprasensible, du monde inférieur au monde supérieur, du monde matériel au monde des idées.. Ce passage s'effectue toujours dans le même sens : du bas vers le haut, puisque le monde des idées ne peuvent agir sur celui des sens. L'Éros platonicien n'est ni purement divin ni uniquement humain, il est quelque chose d'intermédiaire, un grand démon, permettant d'éveiller dans l'âme, comme la braise sous la cendre, l'attrait de l'âme vers le monde supérieur. Ou autrement dit la beauté de ce monde a pour rôle d'éveiller l'éros dans l'âme pour qu'elle parvienne à la beauté suprasensible et céleste. 




'La mise en tombeau d'Atala' de Anne-Louis Girodet

THANATOS - Θάνατος

En psychanalyse, Sigmund Freud nomme "thanatos" la pulsion de mort qui, selon lui, habite chaque être humain. Il l'oppose à la pulsion de vie, "éros". Aristophane parle de la puissance de l'Éros et du mythe de l'androgyne (il y a trois sexes originels : le masculin, produit par le soleil, le féminin par la terre et l'androgyne, celui qui est composé des deux autres, par la lune). Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux. 

Dans la mythologie grecque, Thanatos (en grec ancien Θάνατος / Thánatos) est la personnification de la Mort. Selon Hésiode, il est le fils de Nyx (la Nuit), qui l'avait conçu avec Érèbe (les Ténèbres). Thanatos est également le frère jumeau d'Hypnos la personnification du Sommeil. Ennemi implacable du genre humain, il a fixé son séjour dans le Tartare, selon Hésiode, devant la porte des Enfers, selon d'autres poètes. C'est en ces lieux qu'Héraclès l'enchaîna avec des liens de diamant, lorsqu'il vint délivrer Alceste. Thànatos était rarement nommé en Grèce, car la superstition craignait de réveiller une idée fâcheuse, en rappelant à l'esprit l'image de la destruction. Les Éléens et les Lacédémoniens l'honoraient d'un culte particulier,mais on ne sait rien concernant le culte qu'ils lui rendaient.

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Les Romains lui élevèrent aussi des autels. Thanatos avait un cœur de fer, des entrailles d'airain et une âme de bronze. Les Grecs le représentaient sous la figure d'un enfant noir avec des pieds tordus, et caressé par la Nuit, sa mère. Quelquefois ses pieds, sans être difformes, sont seulement croisés, symbole de la gêne quand les corps se trouvent dans la tombe.Cette divinité apparaît aussi sur les sculptures anciennes avec un visage défait et amaigri, les yeux fermés, couverte d'un voile, et tenant, comme le Temps, une faux à la main. Cet attribut semble signifier que la vie est moissonnée comme le blé.


source : Vasil Qesari

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